Charlotte de David Foenkinos

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Mais encore?

Charlotte est un titre qui laisse songeur d’autant plus qu’en feuilletant la publication de ce roman dans la collection Folio, le lecteur se laisse prendre. Et il y a de quoi. D’abord le style de l’écriture. La prose ici se veut vers, poésie libre. Le paragraphe est boudé. L’honneur est à la strophe. Mais de quoi ou/et de qui parle-t-on donc ? Vite, vite, on tourne les pages. On s’étonne devant les gouaches aux dessins approximatifs. Tiens, tiens, le sujet ne porterait-il pas sur un peintre que nous ne connaissons pas ? Il suffit pour déterminer l’achat (compulsif ?).

Alors nous lisons et nous entrons progressivement dans l’univers tragique de Charlotte Salomon, peintre oublié qui a eu la présence d’esprit avant de disparaître de confier ses œuvres à un médecin et ami. Disparaître ? Comment cela ? Charlotte a été déportée vers les camps de la mort et a été exterminée à l’âge de 26 ans.

La lecture laisse toutefois le lecteur sur sa faim. Car comment dire ? Certes, la technique d’écriture est intéressante. Est intéressante aussi la reproduction des peintures de la jeune Charlotte Salomon. Cependant, pour un amoureux de la langue, l’intrigue ou devrait-on dire la trame romanesque est d’une platitude ! Nous oscillons entre une biographie originale (l’auteur évoque le destin tragique de la famille maternelle de Charlotte) et un roman assez médiocre car il est clair pour Le monde de Tran que ceci n’est pas un chef-d’œuvre de la littérature française ni même un roman qui a « du jus ». Charlotte Salomon comble pour un instant l’ennui, le désœuvrement d’un lecteur après une journée harassante de travail. Il tient en éveil celui qui lutte contre l’endormissement, assis dans un train le menant vers chez lui, anonyme parmi les anonymes.

En conclusion, Charlotte Salomon a le mérite de mettre en exergue un peintre jusque là méconnue mais rien de transcendantale. Lire l’ouvrage permet de s’ouvrir vers un horizon autre. Ne pas le lire et passer son chemin ne constitue pas non plus une perte…


Editeurs : Gallimard, Coll « Folio », 2016
242 pages
14,90 €

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3 commentaires pour Charlotte de David Foenkinos

  1. vivi dit :

    Tiens un avis un peu plus négatif sur ce roman, c’est rare et interessant. Je n’ai lu que les 20 premières pages, j’avoue avoir stoppé. Il m’avait pourtant été fortement recommandé . Il est depuis plus de 6 mois à mon chevet mais je ne l’ai toujours pas repris et ton billet ne m’y encourage pas (rire) .

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